"Oups, on devait ramasser le raisin quand déjà ? Pas grave, c’est pas comme s’il allait se dessécher sur place, si ?"
Tels des parents indignes qui ont oublié leur enfant à son cours de trompette, les vignerons traînent parfois un peu avant de vendanger. Mais pas de panique, pour le coup, c’est fait exprès !

Il s’agit des vendanges tardives : on laisse le raisin sur-mûrir pour qu’il s’assèche et se concentre en sucres et en arômes, un peu comme un raisin sec (mais pas si sec quand même, il faut du jus pour faire du vin). On le ramasse environ un mois après les vendanges "normales", soit généralement en novembre. On obtient alors des vins plus sucrés, très aromatiques et souvent plus alcoolisés*.

La mention "vendanges tardives" est autorisée principalement en Alsace et dans quelques autres appellations (le Jurançon par exemple). Le cahier des charges de cette mention impose quelques restrictions : pas de chaptalisation, vendanges à la main, taux de sucre réglementé en fonction du cépage…
La mention "sélection de grains nobles", encore plus spécifique, signifie que le raisin a été botrytisé (atteint par la pourriture noble).
Il existe d’autres méthodes pour obtenir du raisin super sucré et super aromatique comme le passerillage (sur souche ou hors souche) ou la technique utilisée pour faire du vin de glace (une vendange trèèèès tardive de raisins gelés).

Et maintenant allez le chercher, le gamin à son cours de trompette, avant qu’il ne gèle sur place lui aussi.