Le vocabulaire du vin expliqué simplement.
Prenez 3 bols et remplissez-les d’eau très chaude, munissez-vous de 3 sachets de thé.
Dans le premier bol, trempez à peine un sachet et retirez-le tout de suite : l’eau se colore à peine et est très peu aromatisée.
Dans le deuxième, laissez infuser quelques minutes : un peu plus de couleur et de goût.
Oubliez le troisième quelques heures : l’eau devient très foncée, amère et rend la bouche râpeuse à cause des tanins.
Et voilà, vous venez d’avoir un aperçu très résumé de la macération pour un vin blanc, un rosé et un rouge.
On appelle macération le temps où l’on va laisser le marc, les parties solides du raisin (pulpe, peaux, pépins et rafle) trempouiller dans le moût (le jus). Toutes ces matières vont lentement infuser le moût et lui donner de la couleur, des arômes et des tanins - comme avec vos sachets de thé. Cette étape de la vinification se passe en même temps que la fermentation, en tous cas pour les rouges et les rosés.
Pour faire du blanc, on enlève le marc juste après avoir foulé le raisin, il n’y aura donc pas ou peu de macération. Et s’il y en a, elle sera très courte et en contrôlant bien la température.
Pour les autres types de vin, le temps de macération va varier en fonction de ce que l’on souhaite élaborer : quelques heures pour du rosé, quelques jours pour un rouge fruité et léger, et jusqu’à quelques semaines pour du rouge puissant, aromatique, foncé et tannique. On peut aussi régulièrement touiller le marc et le moût pour amplifier l’extraction (pigeage ou remontage).
Pour accélérer les effets de la macération, on peut aussi monter un peu la température (comme pour le thé, encore). Par contre, ne chauffez pas trop - malheureux ! - vous allez me tuer toutes mes petites levures !
Le vigneron doit donc faire très attention à garder la bonne température pendant tout le processus, telle la maman poule qui couve ses petits (ou le buveur de thé qui n’aime pas quand ça râpe la bouche).