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“Un mot du vin, mais pas un vain mot.”

Le vocabulaire du vin expliqué simplement.

Fermentation alcoolique Fermentation malolactique Frais

Fermentation malolactique

Par Loïc Le Métayer, mis à jour le 27/03/2024 Publié le 27/03/2024

Quand un vigneron se demande "Avec ou sans malo ?", il ne parle pas de son ami breton (le frangin de Brieuc) mais bien de vin.

Quand on laisse fermenter du moût (jus de raisin pas encore fermenté), tout un tas de bactéries et de microchampignons commencent à en modifier la composition. Il y a la fermentation alcoolique, la plus connue : des levures mangent le sucre et rejettent de l’alcool et du CO².

Les levures en pleine action.
© BIVB / Aurélien IBANEZ

Mais il y en a une autre, moins connue, pendant laquelle des bactéries transforment l’acide malique, assez fort, en acide lactique, plus doux (et rejettent aussi un peu de CO² au passage). Elle tient son nom de ces deux acides :  la fermentation malolactique.
La réaction n’est pas toujours spontanée, ce sont généralement les vignerons qui la déclenchent* pendant l’élevage, quelques semaines à quelques mois après la fermentation alcoolique.

* En jouant sur la température du moût et/ou en y ajoutant des bactéries spécifiques.


La "malo" permet de baisser l’acidité ressentie du vin, qui gagne un peu de souplesse et devient alors aussi doux qu’un été à Saint-Malo. Elle est plus fréquemment effectuée sur les rouges que sur les blancs, pour lesquels on garde souvent plus d’acidité.
Elle amène généralement des arômes lactés : si un vin est décrit comme ayant des notes beurrées, ça signifie généralement qu’il a fait sa malo. Par contre, elle détériore un peu les arômes fruités. On la fera donc rarement sur des cépages connus pour leurs arômes de fruits exubérants, comme le gewurztraminer, ce qui éloigne un peu plus la sainte malo de l’Alsace*…

* En France, le gewurztraminer est utilisé presque exclusivement en Alsace et en Lorraine.