Les 15 et 16 mai 2022 s’est tenu à Toulouges dans les Pyrénées Orientales, le salon Indigènes : salon des vins de Catalogne et d’Occitanie. Fidèle à notre esprit de sacrifice, nous y étions pour tâter l’ambiance et téter “nature”.
C’est dans un cadre bucolique que le mondivino des vignerons “indigènes” les plus méridionaux de France et les plus septentrionaux d’Espagne se sont donnés rendez-vous. Indigènes comme les levures utilisées pour les fermentations, indigènes comme les cépages locaux mis en avant dans des cuvées sans filtre (et sans défaut), indigènes comme les accents : on parlait catalan des deux côtés de la table. On découvre aussi que pas mal de ces vignerons n’étaient pas des régionaux de l’étape à l’origine, seules les Pyrénées semblent pouvoir freiner leur élan de nordistes attirés par le sud, le soleil et les hectares financièrement accessibles. De ce brassage hétéroclite – il y avait même un Brésilien sachant vinifier le muscat sec comme personne, le prometteur Paülo Almeida du domaine l’Étranger –, nous avons pu dégager quelques tendances de fond, qui dessine une identité commune à cette sympathique assemblée.
Les vins blancs (issus majoritairement de macabeu, grenache blanc et muscat) se font souvent tendus, vifs et minéraux, parfois plus ronds et aguicheurs, avec ou sans bulles, et souvent sans soufre. Les rouges du Roussillon, réputés lourds et chargés, n’étaient pas présents à ce salon, de même que la vanille du fût de chêne qui a définitivement déserté le paysage olfactif des cuvées autochtones. Dentelles, grenadine, et bonbon, le bon pif des Pyrénées Orientales se fait léger par la volonté des vignerons qui travaillent des vins à boire jeunes. Le secret ? On récolte tôt, on infuse au lieu d’extraire, on assemble cépages rouges et cépages blancs : la syrah qui croise le muscat dans les cuves, c’est pas banal et ça se passe au domaine Matassa (la mal nommée cuvée Brutal). Le domaine Amistat unit de son côté les trois grenaches au macabeu dans la fringante cuvée Tatsima. Au final les cépages méridionaux (carignans, syrah et grenaches) arborent ici des grâces de danseuses et des faibles degrés qui surprennent agréablement sous ces latitudes.
Si la Catalogne a du peps, elle a aussi de l’audace. La plus grosse claque du salon ? C’est au-delà des Pyrénées qu’elle se trouve, et on n’était pas prêt pour ce vin nature en canette d’aluminium ultra stylée : blanc, rouge, rosé et pet’nat, impeccables, gourmands en diable et garantis zéro sulfite. Le vigneron catalan Jordi Solé a trouvé le bon filon avec ses "Can-vi", qu’il exporte à 95 %. Mais du vin nature sous le format soda, est-ce bien cohérent ? Nous répondrons prochainement à cette question !
Publié le 19/05/2022
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