On vous en a déjà parlé, le début d’année est rythmé par les salons du vin. Parlons Crus a fini son marathon et vous dévoile ce qui se passe dans ceux qui ne sont pas disponibles à tout le monde : les salons professionnels.
Il n’y a pas beaucoup de pauses dans la vie d’un vigneron : du printemps à la fin de l’été on s’affaire dans les vignes, puis une fois la frénésie des vendanges passée, il faut passer au chai.
C’est donc entre fin novembre et fin février que les amateurs de vin ont l’occasion de se faire un gros marathon de salons du vin. Les salons des Vignerons Indépendants, le salon des vins de Tain-l’Hermitage, Wine Paris… Ah non, en fait les amateurs ne peuvent pas rentrer à Wine Paris : c’est réservé aux professionnels du vin. (Quoique à l’entrée on trouve des vendeurs à la sauvette qui proposent des billets, comme à un concert de rock).
Mais pourquoi donc ? Que se passe-t-il dans ces salons VIP* que le commun des mortels ne verra jamais ? Ça tombe bien, la presse a le droit d’entrer. Alors en premier scoop d’exclusivité mondiale inédite, on va vous dévoiler quelques mystères des salons pros.
* Very Important Pochtron ?Le public n’étant pas le même, les exposants seront un peu différents aussi. Un gros groupe ou un domaine très connu n’a que peu d'intérêt à aller faire de la vente aux particuliers dans des petits salons, mais dans un salon professionnel comme Wine Paris, vous trouverez facilement le stand d’une grande maison de Champagne, d’un grand cru de Bordeaux ou d’un gros négociant du Rhône. Et quand je dis "vous trouverez facilement", ce n’est pas juste que les plans sont bien faits : les "gros" du vin font péter le porte-monnaie pour des stands immenses et luxueux voués à en mettre plein les mirettes aux revendeurs potentiels ou à leurs clients actuels.
Quand ils ne se lancent pas à fond dans le luxe, ils tentent l’originalité, comme la Corse, qui a carrément monté son propre restaurant à Wine Paris en 2023. D’ailleurs, en parlant de bouffe…
Les accords mets et vins, la bonne chère, tout ça tout ça… oubliez !
Si on n’apporte pas ses propres casse-croûtes, on se retrouve sur place avec un choix des plus luxueux : McDo et Paul (pas feu Paul Bocuse, hein, mais bien de la sandwicherie de gare), entre autres fleurons de la gastronomie française. Avec des prix aussi gonflés que dans un aéroport, bien sûr, histoire d’apprécier encore plus sa part de flan industriel.
Imaginez, passer de la dégustation d’un grand vin à celle d’un sandwich parisien…
Je n’ai rien contre les vieux. J’en connais des très sympas, et je compte bien en devenir un.
Cependant, quand je vais voir une conférence sur l’utilisation de l’intelligence artificielle dans la presse spécialisée, voir qu’aucun des cinq intervenants n’a moins de 65 ans m’inquiète un poil. Et quand, lors d’une présentation en anglais, le traducteur instantané dans mes écouteurs a une voix chevrotante et est tellement lent qu’il ne traduit que la moitié de ce qui se dit…
Parfois, il faut savoir laisser la place aux plus jeunes. Et puis aux femmes aussi, tant qu’à faire.
On retrouve aussi souvent des vieux de la vieille dans les master-classes.
Il s’agit de dégustations dirigées par quelqu’un qui s’y connait (le Master qui fait la classe) pour faire découvrir une petite dizaine de vins.
La plupart du temps, il s’agit d’évènements organisés par des interprofessions qui veulent se faire connaître ou changer un peu leur image. "Connaissez-vous les rouges d’Alsace ?", "Vinhos Verdes* riches et sophistiqués" ou encore "Oh la la, les vins sans alcool, c’est trop super bon !". C’est vraiment intéressant pour un dégustateur curieux.
Là encore, les intervenants ne sont pas toujours de première jeunesse et font des blagues d’initiés un peu condescendantes ou utilisent un vocabulaire bien de leur âge : "la jeune génération voudrait vous faire croire que le vin de terroir n’existe pas, mais moi je ne suis pas de cette école" ou encore "d’aucun dirait qu’il a une finale un peu pointue ! *rires pompeux* "
Heureusement, certaines appellations font appel à des MC plus jeunes et dynamiques, comme celui des vinhos verdes, qui a passé la moitié du temps à tacler le prosecco.
Dans un salon pro, il est interdit de faire des ventes directes. C’est parfois frustrant, quand on goûte un vin vraiment gouleyant. Si le vigneron est sympa, il vous en donnera peut-être une mais chut ! Sinon, pour les plus patients, attendez la fin de salon, il y a peut-être moyen de grapiller…
Imaginez plusieurs centaines d’exposants (voire des milliers à Wine Paris) qui laissent trois ou quatre bouteilles entamées chacun à la fin du salon, ça fait beaucoup de restes. Le dernier jour, ces quilles sont laissées sur place pour éviter d’avoir à les ramener au domaine. Et pour les salons pros, les vignerons n’hésitent pas à ouvrir des cuvées assez chères. Quel gâchis !
Si ça ne vous dérange pas de boire des restes, il est possible d’en trouver des quasiment pleines, abandonnées sur des stands désertés. Je ne citerai pas de noms, mais j’en ai vu certains ramener chez eux des magnums de Cornas à peine entamés…
À Angers, ils ont trouvé la solution anti-gaspi : le soir, les vignerons amènent leurs cuvées dans une salle et il y a un gros apéro où tout le monde peut goûter les vins des uns et des autres.
Même si vous n’avez jamais l’occasion de pousser les portes d’un salon pro, ouvrez l’œil : une multitude d’événements publics se créent dans leur sillage. La fête du vin bio organisée dans les rues de Montpellier en parallèle du salon Millésime bio ou tous les off organisés à Paris pendant Wine Paris sont une autre manière d’en profiter.
Publié le 28/03/2024
Cela ne vous aura sans doute pas échappé, l’engouement pour les cours de dégustation à distance s’est largement amplifié ces dernières années. Un succès propulsé par le Covid et soutenu par une offre aussi pléthorique que diversifiée. Apprendre le vin derrière un écran, c’est bien beau, mais est-ce que c’est aussi profitable qu’en “vrai” ?
Réforme des retraites, couronnement du roi Charles III, Coupe du monde de rugby… 2023 fut une année intense. Mais que s’est-il passé du côté du vignoble ? Parlons Crus fait sa rétrospective.
Erreurs géographiques, confusions d’appellations, approximations… Sur ces deux petits encadrés, les fautes sont nombreuses. Pourtant, l’ouvrage est publié par un grand éditeur et s’est très bien vendu sur le marché. Parlons Crus s’hérisse sur ces négligences qui dévalorisent notre métier.
On entend de plus en plus parler des cépages hybrides, supposés plus robustes et plus tenaces face aux ennemis de la vigne. Parlons Crus est allé infiltrer l’INRAE pour comprendre comment ils ont été créés. À l’avenir, vous risquez de plus en plus de retrouver ces super-héros dans vos bouteilles.
Notre série de Boivardages collectionne des petits bouts de conversation sur le vin. En dégust’, chez le caviste, au resto… on entend régulièrement des phrases mémorables, marrantes, un peu mal renseignées ou carrément désolantes. On vous explique pourquoi elles nous ont fait sourire ou froncer les sourcils.
Les vendanges représentent un moment décisif qui va donner le ton à l’ensemble d’un millésime. Elles peuvent être synonyme de bons moments, de partage et de réussite quand tout roule mais elles peuvent aussi tourner au cauchemar en un éclair, surtout si celui-ci est suivi par un orage de grêle…
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment
Ajouter un commentaire
Chaque commentaire posté est soumis à examen / modération avant d'être traité.