Réforme des retraites, couronnement du roi Charles III, Coupe du monde de rugby… 2023 fut une année intense. Mais que s’est-il passé du côté du vignoble ? Parlons Crus fait sa rétrospective.
Difficile de parler du millésime 2023 sans évoquer l’intelligence artificielle. Le milieu du vin n’est, en effet, pas passé à travers les mailles du filet avec une utilisation des technologies de plus en plus répandue sur l’ensemble de la filière.
En viticulture, des robots, drones et autres dispositifs sont commercialisés pour faciliter le travail de la vigne. Certains pour collecter des informations sur la santé des vignes, des sols, du climat et toutes autres données utiles à l’adaptation des méthodes culturales. D’autres pour réaliser des tâches spécifiques comme la taille, le désherbage ou la vendange. Pour un vignoble morcelé ou grand, la viticulture intelligente représente un gain de temps considérable.
En cave, il existe aussi de nombreux outils qui permettent le contrôle et l’optimisation des vinifications. Comme en viticulture, ils peuvent être utilisés de manière purement technique (gestion des températures) ou comme force de conseil, avec des appareils qui indiquent le temps optimal de maturation ou encore l’assemblage idéal pour obtenir le "meilleur" vin.
Après les caves en lignes, c’est au tour des caves connectées de faire trembler cavistes et sommeliers. En plus de répondre aux besoins relatifs au stockage, elles sont capables de vous dire quelle bouteille boire, quand, avec quoi et peut-être, bientôt, avec qui ? Certaines applications peuvent aussi vous fournir bon nombre d’information sur la bouteille qui se trouve devant vous.
En parlant d’informations sur la bouteille, l’année 2023 marque l’arrivée du Nutriscore du vin ! Enfin Nutriscore… on s’entend ! Depuis le 8 décembre dernier, la composition et la valeur nutritionnelle du vin doivent apparaître sur les bouteilles OU de façon dématérialisée via un QR code sur l’étiquette. Le vin est désormais un aliment comme les autres OU presque.
Certains vous diront que le QR code prend moins de place sur une étiquette qu’une liste "d’ingrédients" au nom peu évocateur/effrayant pour le consommateur, d’autres évoqueront la nature changeante du vin qui nécessiterait de changer les étiquettes chaque année (ce qui est déjà largement le cas compte tenu des millésimes). Ce qui est sûr, c’est que certains faiseurs de vins s’opposent fermement à l’idée de devoir se montrer plus transparent.
Avec 45 millions d’hectolitres produits, la France est redevenue en 2023, le premier pays producteur de vin en volume* au monde. Cocorico ? Bof…
Si le mildiou et la sécheresse ont provoqué des pertes en France, le vignoble italien a connu bien pire. L’Italie, premier producteur mondial en volume depuis 2015, enregistre ainsi un recul de sa production de plus de 10%. L’Espagne est, quant à elle, à la traîne depuis déjà quelques années, avec une production qui varie autour des 30 millions d’hecto, qui lui valent tout de même la 3ème place. La baisse de 2023 est malheureusement assez globale, puisque la production mondiale de vin a chuté de 7% par rapport à 2022, qui n’était déjà pas une année folichonne.
On croise les doigts très fort pour que les climato-sceptiques aient raison contre toute attente et que les canicules et autres accidents climatiques se calment un peu à l’avenir.
* Elle est premier producteur en valeur depuis bien longtemps.En parlant de grosses chaleurs, en septembre dernier, quatre personnes sont mortes pendant les vendanges en Champagne et deux dans le Beaujolais. La canicule pendant les récoltes semble en être la cause. Forcément, la dérogation qui permet de faire travailler les vendangeurs jusqu’à 72h par semaine en Champagne (contre 60h max dans la plupart des autres régions) est mise en question. L’interprofession défend son bout de gras en déclarant qu’elle en a besoin à cause de son obligation de faire des vendanges manuelles.
Au passage, soyons un peu précis : les vendangeurs peuvent travailler jusqu’à 72h en Champagne, sauf les cueilleurs et les débardeurs* qui ont maximum 66h seulement. Quel privilège...
Mais même à 66h "seulement" par semaine, est-il éthique de faire travailler les gens sous un cagnard pas possible, sans ombre, à porter de lourdes charges ? Certains appellent à des interdictions strictes de vendanger sous certaines conditions climatiques. Les vagues de chaleurs plus fréquentes dans les années à venir promettent donc de complexifier encore plus l’organisation des futures vendanges.
Boire ou ne pas boire ? Telle devient la question. Il semblerait qu’aujourd’hui nous nous tournions vers l’abstinence plutôt que la modération, comme lors du janvier sec (oui, Parlons Crus traduit comme les Québécois). De quoi effrayer l’ensemble de la filière vin qui commence à agir face à la baisse de la consommation d’alcool.
La solution ? Du vin sans alcool, c’est-à-dire un vin ayant subi un processus de désalcoolisation. Inutile de vous dire que chez Parlons Crus on n’adhère pas du tout à ce genre de bêtises. Il existe de nombreuses boissons non alcoolisées ou peu alcoolisées, pourquoi essayer de détourner/dénaturer un produit pour coller à une tendance ? L’alcool dans le vin est aussi important que le sucre et l’acidité. Et puis mon papy arrivait à faire du vin à 6 degrés sans passer par des processus de désalcoolisation. Bon ok le vin n’était pas hyper bon mais faut savoir ce qu’on veut.
Et puis les tendances… On vous dira que la tendance est aux vins oranges, aux boissons sans alcool, aux brunchs… Mais cela ne concerne que Paris et quelques grandes villes, et en plus ça change tous les ans !
Publié le 20/03/2024
Cela ne vous aura sans doute pas échappé, l’engouement pour les cours de dégustation à distance s’est largement amplifié ces dernières années. Un succès propulsé par le Covid et soutenu par une offre aussi pléthorique que diversifiée. Apprendre le vin derrière un écran, c’est bien beau, mais est-ce que c’est aussi profitable qu’en “vrai” ?
On vous en a déjà parlé, le début d’année est rythmé par les salons du vin. Parlons Crus a fini son marathon et vous dévoile ce qui se passe dans ceux qui ne sont pas disponibles à tout le monde : les salons professionnels.
Erreurs géographiques, confusions d’appellations, approximations… Sur ces deux petits encadrés, les fautes sont nombreuses. Pourtant, l’ouvrage est publié par un grand éditeur et s’est très bien vendu sur le marché. Parlons Crus s’hérisse sur ces négligences qui dévalorisent notre métier.
On entend de plus en plus parler des cépages hybrides, supposés plus robustes et plus tenaces face aux ennemis de la vigne. Parlons Crus est allé infiltrer l’INRAE pour comprendre comment ils ont été créés. À l’avenir, vous risquez de plus en plus de retrouver ces super-héros dans vos bouteilles.
Notre série de Boivardages collectionne des petits bouts de conversation sur le vin. En dégust’, chez le caviste, au resto… on entend régulièrement des phrases mémorables, marrantes, un peu mal renseignées ou carrément désolantes. On vous explique pourquoi elles nous ont fait sourire ou froncer les sourcils.
Les vendanges représentent un moment décisif qui va donner le ton à l’ensemble d’un millésime. Elles peuvent être synonyme de bons moments, de partage et de réussite quand tout roule mais elles peuvent aussi tourner au cauchemar en un éclair, surtout si celui-ci est suivi par un orage de grêle…
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