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Marc-André Selosse

Son avis sur la biodynamie

Par Xavier Chapuis et Pauline Vey, mis à jour le 31/01/2023

Marc-André Selosse
© DR
Un regard scientifique dans ta direction - oui, toi ! - la biodynamie

Microbiologiste et amoureux du vin, Marc-André Selosse a bien voulu échanger avec notre équipe sur divers sujets de la vigne et du vin. Pour la première partie de cette entrevue, il nous parle de la biodynamie.

Rappelez-vous du match bio vs biodynamie, où l’on vous présentait les différences et similitudes entre ces méthodes culturales. On vous avait dit que l’on reviendrait pour approfondir ces sujets, eh bien nous y voilà. Penchons-nous aujourd’hui sur la biodynamie à travers la vision d’un scientifique. Et, attention, pas n’importe quel scientifique ! C’est avec Marc-André Selosse que Parlons Crus s’est entretenu, dans un troquet, place de la Nation. Responsable de l’équipe "Interactions et Évolution Végétale et Fongique" au Muséum national d’Histoire naturelle et auteur d’ouvrages sur les tanins et la vie microbienne des sols, le chercheur, amateur de vin éclairé, a beaucoup à dire sur le sujet.
 

Commençons par la base : en quoi consiste votre métier ?
Je travaille sur la microbiologie des sols et je m’intéresse plus particulièrement aux champignons qui vivent en association symbiotique, c’est-à-dire ensemble et à bénéfice mutuel, avec les racines des plantes. Mon métier n’est pas directement lié au vin mais depuis quelques années, j’explore des systèmes plus anthropisés, où la présence de l’homme est un peu plus marquée. J’ai commencé sur les truffières et je dévie peu à peu sur le vin dans le cadre de travaux à château Cheval Blanc ou avec Roederer.
 

Quels sont les sujets de vos recherches avec eux ?
On s’interroge sur l’effet d’un certain nombre de traitements, utilisés en biodynamie par exemple, ou en agroforesterie, sur la diversité microbiologique – champignons et bactéries compris – non seulement du sol et des racines, mais aussi des feuilles. Dans le même temps, on travaille sur la qualité des moûts. On ne veut pas avoir une approche purement microbiologique, on souhaite que la microbiologie soit un élément intégré du discours qu’on peut tenir rationnellement autour de ces pratiques.
 

La biodynamie du coup, vous en pensez quoi ?
D’abord il y a le côté "bio" : l’agriculture biologique, avec ses qualités et ses défauts, à savoir une tendance à produire peut-être moins, mais plus sain pour l’environnement, la santé des consommateurs et celle du viticulteur.
Après, il y a le côté "dynamie", qui n’a pas démarré du bon pied.

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