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Le mot "primeur", quand il ne décrit pas un marchand de fruits et légumes, nous parle de nouveauté, de quelque chose qui vient de sortir. Le vin primeur, c’est un peu tout ça.

Il peut s’appeler aussi "vin nouveau". Comme ses noms l’indiquent, il arrivera sur votre table seulement quelques mois après les vendanges, et sera élaboré de manière à garder énormément d’arômes fruités. Ce n’est pas pour rien qu’on associe souvent le vin primeur le plus connu, le Beaujolais Nouveau, à des parfums de fraise ou de banane.

Pour obtenir un vin primeur, on doit utiliser une technique particulière : la macération carbonique. Première étape importante : il faut vendanger le raisin à la main, en grappes entières. On remplit ensuite une cuve de gaz carbonique, on y met les grappes telles quelles, sans les avoir foulées (écrasées), puis on scelle le tout. Grace au manque d’oxygène dans la cuve et au fait que les raisins sont intacts, la fermentation se fera à l’intérieur même des grains*.
Attention toutefois à ne pas trop remplir les cuves, ou à en utiliser des petites : s’il y a trop de raisin, les grappes du fond se feront écraser par le poids de celles du dessus. En marinant dans leur propre jus, elles subiraient alors une fermentation classique.

Dans les faits, c’est souvent une macération "semi-carbonique" que l’on fait, notamment parce que si on veut surveiller un peu ce qui se passe en cuve, il faut bien l’ouvrir de temps en temps. Et dès qu’on ouvre la fenêtre, il y a forcément un peu d’oxygène qui rentre et de gaz carbonique qui sort.

Une fois la fermentation finie, on presse, puis on remet en cuve pour un élevage très court. Le vin qui en sort est plutôt clair, acidulé, avec des arômes très intenses : groseille, cerise, framboise, fraise, myrtille... Et surtout, il se boit très jeune pour garder ces caractéristiques : si vous attendez plus de quelques mois, adieu les fruits.
Le Beaujolais Nouveau est de loin le vin primeur le plus célèbre. Traditionnellement fêté le 3ème jeudi de novembre, il est connu dans le monde entier jusqu’au Japon, où il est tellement populaire que les gens se baignent même dedans. Ce succès immense a malheureusement un gros revers de médaille : à force de marketer l’évènement comme des fous, le beaujolais nouveau a fini par faire de l'ombre aux autres vins de la région, moins connus du grand public. De même pour les primeurs des autres régions, comme ceux de Gaillac par exemple.

Attention cependant, il ne faut pas confondre avec les "Primeurs de Bordeaux", où les vins (généralement des grands crus) sont vendus alors qu’ils sont encore en cours d’élaboration.