Le vin, son histoire et sa culture.
Vous aimez les sagas de films fantastiques à la The Avingers ou The Lord of the Vignes ? Vous adorez Rosémary’s Baby et les films de John Kirpenter ?
Oubliez tous les préjugés que vous avez sur l’austérité de la viticulture : elle est faite pour vous.
Les vignerons font face à un phénomène dont les films fantastiques ou d’horreur usent et souvent abusent : la mutation. La vigne, sous ses airs de gentille petite friandise sucrée, mute comme une grosse sagouine. Elle mute BEAUCOUP.
Elle mute tellement qu’il existe aujourd’hui des milliers de cépages différents dans le monde et que le chiffre augmente encore, même quand les agronomes ne sont pas en train de jouer aux Lego avec leur ADN.
En 1995 par exemple, on a trouvé des raisins noirs sur un plant de muscadet, un cépage pourtant blanc. Comme ça, pouf, une branche a donné des raisins noirs dans le champ d’un viticulteur du pays Nantais. Depuis, on a cloné cette branche pour créer un nouveau cépage, proche de son… euh… aïeul ou jumeau siamois mutant - je ne sais pas trop comment l’appeler. Le muscadet, aussi parfois appelé "melon", a donné naissance au "melon rouge".
Si sur une même plante on peut trouver des fruits de différentes couleurs, imaginez ce qui se passe quand on utilise une tripotée de ceps différents sur un même champs.
Ajoutez à ça les différences de la météo d’une année sur l’autre (ensoleillement, pluie…), vous comprendrez le casse-tête que vivent les vignerons qui veulent maintenir une qualité et un goût à peu près constant pour tous ses millésimes.
Alors face à la "menace" de cette mutation à vitesse grand V, les vignerons lèvent souvent des armées de clones : on plante des parcelles entières avec des clones d’une seule et même plante, par bouturage* par exemple. Tous les viticulteurs ne le font pas, car c’est potentiellement dangereux : si un gros pépin arrive (gel, assaut hargneux d’oïdium…) et que votre clone n’y résiste pas bien, toute la parcelle risque d’y passer. Dans un champ de ceps génétiquement différents, vous aurez plus de chances qu’une partie de la vendange survive.
Certains vignerons vont même plus loin en cultivant des parcelles complantées avec plusieurs cépages différents, comme ça se faisait il y a longtemps**.
Tous les ans, les vignerons et leurs armées de clones (ou pas, donc) livrent des dizaines de bataille pour que votre vin préféré soit toujours aussi bon, d’année en année : les maladies, la vermine, les sangliers, le changement climatique… Le quotidien d’un super-héros quoi.