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Le petit coq noir apposé sur les bouteilles de chianti (vin rouge italien de Toscane) rappelle que la France n'a pas le monopole du gallinacé.

mais quelle est l'origine de cet écusson ?
Le coq noir, gallo nero en version originale, que l’on retrouve sur le col ou l’étiquette d’une bouteille de chianti, indique que le vin provient bien de l’aire de production d’origine. Il peut donc bénéficier de la mention Classico. Pour comprendre ce que ça veut dire, il faut se plonger un peu dans l’histoire.

Au Moyen-Âge, Sienne et Florence étaient deux républiques opposées. La première défendait le Saint-Empire romain germanique, la seconde la papauté.
La légende raconte qu’après des décennies de guerres sanglantes, les deux rivales convinrent d’un défi pacifique pour délimiter la région de Chianti : chacune d’elles enverrait à l’aube, au chant du coq, un cavalier en direction de son adversaire. Le lieu de leur rencontre déterminerait ainsi la frontière.
Les Siennois choisirent un coq blanc pour sonner le départ, qu’ils nourrirent généreusement, convaincus qu’il serait en meilleure forme le lendemain. Ayant plus d’un tour dans leur sac (Gucci sans doute !), les Florentins affamèrent leur coq noir, et enfermèrent le pauvre animal dans une cage pour la nuit.
Le jour venu, le gallinacé, exaspéré, s’égosilla déjà bien avant que dardent les premiers rayons du soleil, et le cavalier florentin se mit aussitôt au galop. Quant au volatile siennois, repu, il se réveilla bien après l’aube. Son cavalier eut à peine le temps de parcourir une douzaine de kilomètres avant de tomber sur son concurrent. Ainsi la république de Florence assit sa domination sur la région de Chianti.

Au fil des siècles, la viticulture y prospéra, de sorte qu’en 1716, le grand-duc Cosimo III établit une zone de production officielle du vin de Chianti. Néanmoins, de plus en plus de vignerons limitrophes s’en approprièrent le nom, si bien qu’en 1924, les producteurs autochtones se regroupèrent dans une association, et firent du coq noir leur symbole. En 1932, un arrêté ministériel autorisa même l’ajout de l’adjectif "classico". Enfin, en 1984, le chianti classico obtint la distinction suprême, l’appellation DOCG*.

Ou comment passer du coq... au vin !