Climat peu clément, pénurie de tout, certitude de rien, explosion des coûts de production et du transport… "Les emmerdes ça vole en escadrille" ruminait notre ancien Président entre deux audiences au tribunal, à l’instar de nos vignerons entre deux galères. En voici quelques illustrations :
L’agriculture*, et la viticulture en particulier, c’est un pari sur le climat, on a beau se donner à fond, mère Nature a toujours le dernier mot. On le sait, on fait avec, mais depuis quelques temps, les mauvais points s’accumulent.
2017, 2019, le souvenir du grand gel de 1991 était revenu hanter nos nuits printanières.
Avril 2020, comme un Hazard**, au moment où une certaine chienlit mondiale commence à caracoler dans les charts, les grenaches noirs du centre Var, région généralement favorisée par le climat, se vautrent dans la négativité.
Avril 2021, la France viticole est gelée comme jamais, l’Alsace et le Cognaçais ont échappé au blizzard, mais des dizaines de milliers d’hectares dans tout l’Hexagone ne donneront pas de raisin. Et comme un double effet pas cool, la saison 2 sera marquée par une sècheresse qui continue depuis lors sur la majeure partie du pays.
Il y a un mois, notre excellent monsieur météo Serge Zaka*** prédisait un froid inédit depuis les mini-minimales de 1947. Dans toutes les régions, les vignerons sont vent debout et font briller la nuit pour sauver la vigne. Les bourgeons encore peu développés auront leur chance, mais une mobilisation sans précédent annonce l’ancrage d’une nouvelle lutte récurrente.
Cette météo qui fait et défait les grands millésimes commence doucement à nous courir sur les normales de saison, et nos pauvres vignerons en ont mal aux yeux de scruter les nuages de grêle et les thermomètres.