Situé sur la rive gauche du Rhône, entre la vallée du Rhône septentrionale et la méridionale, le Diois est principalement connu pour sa clairette de Die. Pourtant, au pays des bulles sucrées, les vignerons proposent de très bons vins tranquilles en blanc comme en rouge. Coup d’œil sur le renouveau de ce vignoble.
Il est des vignobles dont on parle peu et que l’on a parfois du mal à situer sur une carte… Ce n’est pas pour autant qu’il ne s’y passe rien. À une heure de Valence en direction des Alpes, le Diois a depuis longtemps dévolu ses coteaux escarpés à la culture de la clairette et du muscat. Les deux cépages indispensables à l’élaboration de la clairette de Die, boisson la plus pétillante du vignoble rhodanien, sont d’origine grecque et y étalent leurs racines depuis l’antiquité. À cette époque la tribu des Voconces aurait inventé ce vin doux et effervescent selon la méthode que l’on appelle "ancestrale"*. Dans cette enclave éloignée des grandes routes commerciales, on n’a pas pour habitude de faire de vagues. La culture de la vigne est conduite en grande majorité par l’iconique cave coopérative Jaillance, qui assure depuis un demi-siècle la pérennité d’un vignoble ni vraiment rhodanien, ni totalement provençal. Avec ses 220 coopérateurs et ses vignes parmi les plus hautes de France, elle exporte son savoir-faire et son identité unique sur les cinq continents. Deux nouveautés depuis l’antiquité : l’apparition du crémant de Die, dont la production reste encore confidentielle, et la déclinaison de la clairette en version rosé. Ici, on prend le temps de voir venir…
* La "méthode ancestrale" consiste à mettre le vin en bouteille avant que la fermentation alcoolique ne soit achevée. Elle donne un vin naturellement effervescent et sucré, contrairement à la méthode traditionnelle champenoise où l’on ajoute une liqueur de tirage pour la seconde fermentation en bouteille, puis une liqueur d'expédition pour le dosage en sucre final.La clairette de Die, c’est un effervescent à part, que chacun a forcément goûté un jour. Bulle ni trop chère ni trop guindée, elle se fait remarquer par sa gourmandise et son fruit. C’est un vin de plaisir qui a connu de riches heures quand le sucre résiduel* était encore à la mode. Mais aucun vignoble n’est immortel et les antiquités ont pour vocation de finir au musée.