Domaine de Ravanès
Marc Benin, ami cher de notre directrice de rédaction, gère le domaine de Ravanès avec ses fils : Axel et David. L’exploitation est située sur les bords de l’Orb, à proximité de Béziers, en Languedoc-Roussillon et compte 30 hectares de vignes conduits en agriculture biologique. Entretien avec ces trois hommes qui font des vins de caractère, généreux et équilibrés, tout à leur image.
Millésime Bio – Montpellier – 28 février 2022 – 10h. L’équipe de Parlons Crus est présente et bien décidée à arpenter les allées du salon à la découverte de vins et de personnalités qui viendront nourrir le site et étancher votre soif. Mais avant cela, Pauline veut nous présenter quelqu’un : un vigneron avec qui elle a travaillé lorsqu’elle débutait dans le vin, un docteur en œnologie-ampélologie qui semble avoir marqué son esprit. "J’ai appris beaucoup avec Marc, sur les cépages, le terroir, la dégustation… J’étais stagiaire dans le bureau export qui gérait la commercialisation de ses vins à l’étranger. On faisait des salons ensemble et entre 2 rendez-vous, il m’expliquait pourquoi ses terres étaient idéales pour la culture des cépages bordelais. D’ailleurs, à Londres, en 2004, sa cuvée Les Gravières du Taurou 1999 est arrivée devant le célèbre Petrus lors d’une dégustation à l’aveugle de journalistes, professionnels du vin et grands amateurs", raconte-t-elle avec nostalgie.
Nous arrivons donc au stand du domaine de Ravanès, curieux et impatients de rencontrer Marc et ses fils, qui travaillent désormais avec lui. On leur a posé quelques questions pour vous.
Comment est né le domaine de Ravanès ?
Mon grand-père Félix était courtier en vin en Algérie et faisait des placements en France. Il a acheté le domaine en 1955 pour mon père, Guy, qui avait 21 ans à l’époque. Après des études à l’École d’agriculture d’Alger à Maison-Carrée, Félix, diplômé de viticulture-œnologie et rompu aux techniques de vinifications en pays chaud, met le pied à l’étrier à Guy. Il apprend le métier aussi sur le terrain, notamment avec l’ancien régisseur agricole de l’exploitation, une pointure en la matière.
Les mentalités étaient bien différentes à l’époque, davantage portées sur la quantité, plus lucrative, que sur la qualité ; la production était vendue principalement en vrac.
Au début des années 1970, mon père Guy décide de planter des cépages bordelais sur le domaine. C’était un précurseur. Tout le monde, y compris les conseillers viticoles de l’époque, lui disait "ça ne peut pas réussir les cépages bordelais ici". Pourtant, lui voyait le potentiel de notre terroir. Il voulait prouver que le Languedoc était capable de faire des grands vins de garde. Il a planté les premiers merlots en 1972 puis a continué avec du cabernet-sauvignon dans les années 1980. C’était le début des vins de cépages. Les deux premiers millésimes ont explosé à l’export, particulièrement aux États-Unis. En France, la réponse était beaucoup plus timide. Ça a bien changé depuis.
Et toi, quand es-tu arrivé au domaine ?